ACA : Faruk Hadzibegic devant un sacré chantier

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Les certitudes acquises contre Caen et Montpellier se sont évaporées. Le Bosnien devra faire des miracles


Faruk Hadzibegic vient de rejoindre un club en pleine dérive. Personne ne voit l'ACA se maintenir en Ligue 1. Sa tâche est considérable.
Photo Nicolas Vallauri
Arles-Avignon n'a plus d'excuses. Ni le sort qui ne cesse de tourner le dos à l'ACA, ni un réalisme fuyant, ni la réussite adverse ne sauraient expliquer la déroute contre Auxerre (0-4), samedi.

Surtout, rien ne semble avoir changé chez le promu provençal depuis le début de la saison. Les joueurs ont donné l'impression de ne pas se connaître, un buteur fait toujours défaut, la défense (sans Mejia) est aux abois et la récupération s'avère inexistante. Autrement dit, tous les secteurs de jeu sont défaillants.

Les sursauts entrevus contre Caen et Montpellier semblent déjà si loin... Faruk Hadzibegic, nouvellement nommé à la tête de l'équipe, a dû passer une nuit blanche entre samedi et hier, se demandant certainement comment constuire une opération sauvetage qui tiendrait du miracle sur de telles ruines.

Après la rencontre, il s'est longuement entretenu avec les joueurs et le staff. L'ancien entraîneur de Bastia ne cède pas à l'abattement, ni au catastrophisme. "Oui, la situation est critique, reconnaît-il. Mais je suis optimiste. Inquiet aussi car je ne suis pas Mourinho, je ne suis pas un magicien. Mais je peux amener quelque chose".

Un discours nuancé pour un technicien habitué à sauver des situations désespérées. Celle de l'ACA l'est assuréement. Inutile de revenir sur ces huit défaites en huit matches. Car d'autres statistiques sont bien plus alarmantes.

L'ACA a encaissé 14 buts en quatre matches et n'a toujours pas inscrit le moindre but à domicile.

L'ACA a-t-il progressé ?

Samedi, Arles-Avignon a sans doute livré son pire match de la saison. Et un constat : l'ACA ne progresse pas. "C'est toujours pareil, remarque Thomas Ayasse. Les discours ne changent pas. On n'a pas l'impression d'évoluer". La faute aussi à une équipe en souffrance sur le plan physique. Outre les blessures qui s'accumulent, les joueurs ne sont pas au même niveau.

Arles-Avignon a quinze jours pour récupérer des éléments clés et recharger les batteries. Alors peut-être que l'ACA pourra enfin trouver un fonds de jeu.

Le public tourne-t-il le dos à son équipe ?

Ce n'est pas aussi évident que ne le laisse croire le clash entre Sébastien Piocelle et une partie des supporters, samedi soir. Car les Suportaïre Arlaten et les Barankaïres, les deux groupes majeurs, ont tenu à se désolidariser de ce mouvement. Mais cela fait désordre.

Le capitaine n'a pas mâché ses mots. "Il faut nous aider, a-t-il lâché. Actuellement, nous n'avons pas un grand public". Or, l'an dernier, c'est lui qui avait permis à l'ACA de renverser des montagnes. Hadzibegic le sait. "On a besoin d'eux. Notre réussite tient d'un trio: les joueurs, le staff et le public".

Hadzibegic peut-il créer un électrochoc ?

Difficile à dire. Hier, il a donné de la voix et du geste. Mais il ne connaît pas encore le groupe. À Bastia, il n'a pas été loin de réussir l'impossible. "Son mode de fonctionnement peut nous permettre de nous en sortir, même si cela relèverait du miracle", note Piocelle.

Mais tous les joueurs ont aussi conscience que le seul Hadzibegic ne pourra pas résoudre tous les maux de l'ACA. "Il y a tellement de problèmes ! Il faut une révolution !", insiste Thomas Ayasse. "Je ne veux pas me cacher derrière ce qui s'est passé avec Michel Estevan ou un club qui grandit trop vite, ajoute l'entraîneur bosnien. Je veux tout assumer. Je ne regrette rien". L'ACA a quinze jours pour entamer sa rédemption.